dimanche 1 juin 2008

L'adversité

Dans ma tête se déroule en permanence une conversation
que je mène de front avec le reste du monde.

Dans le fond, c'est toujours moi qui parle,
mais des fois je parle en mon nom
d'autres fois je donne ma voix à quelqu'un d'autre.

Souvent, je me laisse prendre à mon propre jeu,
et même si j'ai l'air bien tranquille dans mon coin,
ça discute ferme dans ma tête.

Quand j'écris, c'est un peu différent.

À tout bout de champs, à mesure que les mots s'alignent sur le papier,
c'est comme s'il y avait quelqu'un qui lit par dessus mon épaule
et qui ne se gêne pas pour me faire des commentaires.

Parfois ces commentaires m'interpèlent
et au lieu de continuer sur le même sujet,
je répond au commentaire que j'ai entendu
sans prendre le temps de l'écrire
de peur de perdre le fil de ma pensée.

Ce qui m'arrive assez souvent, je dois l'avouer.

Alors pour comprendre mes textes,
imaginez-vous que vous êtes avec moi dans le salon
et que je suis au téléphone avec quelqu'un d'autre
et que vous n'entendez qu'un côté de la conversation.

En écoutant ce que je répond,
c'est à vous d'imaginer ce que l'autre a demandé.

C'est peut-être un peu déroutant.

Mais je pense qu'à la longue,
les gens qui lisent mes lignes vont s'habituer à ma façon de penser
et ils vont entendre les mêmes commentaires que moi
au même moment dans le texte.

Autrement dit, je répond aux commentaires sur mon texte
avant même d'avoir fini de l'écrire.

Alors quand ça change brusquement de direction,
demandez-vous ce qui a pu briser mon élan
dans la phrase précédente.

Et dans le cas qui nous occupe, tout à l'heure,
par hasard je suis tombé Dans les coulisses du pouvoir à la télé
au moment où ils s'entendaient tous pour dire que Harper
venait de vivre une dure semaine
et que la prochaine s'annonce pas mieux.

Il m'est venu tout un train d'idées en rafales
sur toute les choses qui vont mal
et ce qu'il faudrait faire pour les améliorer.

Puis je me suis demandé c'est quoi l'obstacle,
c'est qui qui résiste, pourquoi ça prend tant de temps ?

Et j'ai pensé à ces personnes qui prétendent
que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes
soit parce qu'elles n'ont jamais connu la misère,
soit parce qu'elles préfèrent l'oublier,
maintenant qu'elles s'en sont sorties.

Il y a des choses qui me choquent profondément
même si elles ne m'arrivent pas à moi personnellement.

Bien qu'en mon âme et conscience je m'efforce d'aimer
tout ce qui a été, tout ce qui est et tout ce qui sera,
je peux quand même ne pas trouver beau
ce que certaines personnes choisissent de faire de leur vie.

L'un n'empêche pas l'autre.

Je peux aimer tout l'univers,
mais ne pas aimer tout ce qui s'y passe...

En fait, l'un peut être la meilleure réponse à l'autre.

Le mieux pour guérir un manque d'amour, c'est un surplus d'amour.

Ceux et celles qui guident mes pas ces temps-ci,
ce sont les futurs enfants de nos enfants.

Et mes adversaires aujourd'hui,
ce sont ceux et celles qui, consciemment ou inconsciemment,
mettent en péril la vie de ces enfants à naître.

Je n'ai aucun pouvoir de super héro et bien peu de ressources
comparativement aux forces auxquelles nous nous attaquons.

Rien ne garantit que nous réussirons à sauver les meubles.

Mais je ne suis pas venu ici faire du tourisme :

J'ai fait et je continue de tout faire
pour que la vie s'épanouisse sur cette jolie planète
pour les siècles des siècles...


Sergio

Aucun commentaire: