dimanche 9 août 2009

Le matérialisme rationel

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Comme les gens matérialistes se croient rationels,
ils pensent que les gens non-matérialistes
sont nécessairement irrationnels.

Je connais plein de gens qui sont tout à fait rationnels
et pourtant ne sont pas du tout matérialistes.

Ça n'a rien à voir.

De toutes façons, avant de se traiter de matérialiste ou pas,
il faudrait commencer par s'entendre sur c'est quoi la matière ?

Il y en a qui disent que c'est des particules, des ondes, de l'énergie...

En tout cas, à ce que je sache, il n'y a plus personne qui soutient
que la matière c'est comme des petites briques
qu'on pourrait voir avec un microscope
comme on peut voir des acariens
ou même des microbes.

Pour faire une longue histoire courte,
supposons que cette énergie que l'on perçoit,
ce n'est ni une onde, ni une particule, mais une pulsion.

Il n'y a rien, puis soudain «bzzzt», il y a quelque chose,
puis encore rien...

Rien, quelque chose, rien...
Nothing, something, nothing...
Nada, algo, nada...

All the time...

That's it, pis that's all !!!

Il me semble que c'est assez simple
que n'importe qui peut comprendre ça.

En tout cas, si vous réussissez à comprendre ça,
vous avez compris l'essentiel de la physique quantique.

C'est comme quand on a compris que la terre n'était pas plate.

En résumé, la terre est une planète et la matière, c'est de l'énergie.

Et qu'est-ce que l'énergie ?

On peut la décrire comme une particule, ou comme une onde,
car elle peut se comporter comme l'une ou l'autre,
vu qu'elle n'est ni l'une ni l'autre.

C'est comme de minuscules éclairs qui éclatent dans le vide.

Sauf qu'au lieu d'être longs et tortueux
comme les éclairs qui sillonnent nos cieux orageux,
ce seraient comme les arcs électriques qui se forment
quand il y a un un court circuit.

Bon, le plus important là-dedans est
de bien visualiser qu'il ne s'agit pas d'une onde
qui monte et descend comme les marées de l'océan
et qu'il ne s'agit pas non plus d'une particule
qui rebondit partout comme une balle de ping pong.

C'est un grésillement, c'est quelque chose qui apparaît,
puis qui disparaît, puis qui réapparaît
mais pas nécessairement à même place.

Mais la question essentielle qu'il faut se poser ensuite, c'est:

«Où sommes-nous quand notre matière n'y est pas ?»


Il y en a qui vont dire qu'il reste toujours suffisament de matière
pour prendre le relais de celle qui manque.

Mais je n'arrive pas à imaginer le casse-tête que ça doit être
au niveau sub-atomique, pour la conciliation travail-famille,
et les luttes syndicales entre les quarks et les charms
concernant l'overtime et les congés de maladie.

Moi, si on me demandait où on est
pendant que notre matière n'y est pas,
je répondrais :

Nous sommes à la même place où nous étions avant la naissance,
qui est aussi la même place où nous irons après la mort
et qui s'adonne en plus à être exactement
la même place où nous sommes maintenant.

Car le présent est la seule place qui existe vraiment.

«BE HERE NOW!»

Et le présent est généré au fur et à mesure à partir de rien.

Du vide, surgit le présent, à un rythme étourdissant.

Et ce que l'on perçoit est de nature holographique,
ce qui veut simplement dire que
le tout est dans chacune des parties.

Ce que l'on perçoit est en plus de nature fractale,
ce qui veut simplement dire que le pattern général
se répète à tous les niveaux d'organisation.

Autrement dit :

«Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas»

Et c'est justement pour ça que l'on peut dire que :

«All is one»

Quand on chante :

«I am he as you are he as you are me and we are all together»


Ça ne veut pas dire que nous somme tous la même personne,
ça veut dire que nous participons tous de la même réalité,
que nous fonctionnons tous suivant le même code
et que l'existence de chacun est garante
de l'existence de tous les autres.

MATIÈRE = ÉNERGIE = CONSCIENCE

Notre individualité, n'est pas moins notre individualité
si elle n'est pas vraiment conservée dans nos atomes.

Elle réside et opère à partir du même niveau
où tout le reste du show est géré.

Chaque partie n'a d'existence que dans le cadre du tout.

Pour moi, cela n'a rien d'abstrait.

Ça veut dire que les gens qui défendent le système capitaliste
en montrant la nature où le plus fort mange le plus faible
se trompent car au niveau le plus fondamental
la nature est coopérative, interconnectée
et accorde la même attention à chaque particule.

«Ce que vous faites au plus petit d'entre les miens,
c'est à moi que vous le faites»


Il me semble qu'une façon pacifique de sortir de cette crise
serait d'encourager la communauté des gens
qui pratiquent l'économie solidaire.

Planifions pour favoriser le meilleur
au lieu de seulement s'organiser pour éviter le pire.

Serge Grenier

P.S. Pour visualiser les p'tits «bzzzt» d'énergie

;-)